Fiction imaginée et écrite par Stéphane Michaka
Interprétée et mise en scène par Juliette Roudet
Mise en musique et dirigée par Didier Benetti
Didier Benetti (piano)
Bertrand Cervera (violon)
Miwa Rosso (violoncelle)
Une femme d’une trentaine d’années se rend aux funérailles de sa grand-tante qu’elle a à peine connue. Pour Núria, accordeuse de pianos qui traque la justesse au quotidien, c’est le début d’un parcours initiatique qui la changera à jamais. À mesure qu’elle découvre le village de sa grand-tante, et les relations lourdes de secrets entre ses habitants, la jeune femme prend conscience que sa vie est beaucoup plus désaccordée qu’elle ne l’imaginait… Entre souvenirs de jeunesse, échanges parsemés de malentendus et vie à réinventer, Núria traverse, et nous traversons avec elle, un de ces moments de l’existence où tout bascule. Une expérience spirituelle que la musique, avec ses motifs insistants, ses dissonances et ses rythmes enlevés, restitue souvent bien mieux que la parole.
Extraits
« J’allais avoir trente-cinq ans, et la plénitude que j’avais cherchée ma vie durant me paraissait aujourd’hui se réduire à cinq notes martelées avec angoisse sur un piano récalcitrant. Jamais je ne l’avais ressenti aussi fortement que dans cet autocar brinquebalant, à la pointe d’un voyage étouffant à travers des paysages arides, comme si le lent pèlerinage que j’effectuais pour me rendre aux funérailles de ma grande-tante me faisait voir, tel un masque qu’on arrache, ma vie sous un jour définitif et tranché. »
« Le cercle interminable décrit par l’autocar en entrant sur la place m’a donnée le tournis. Je suis descendue d’n bond, sans m’aider du marchepied, et j’ai atterri dans un pas de danse qui m’a entrainé trop vite, trop loin. Sous le soleil ardent je cligne des yeux, la lumière fauve m’éblouit. J’ai peine à voir mais il me semble que je suis la seule à descendre. Les portières se referment. L’autobus repart en décrivant le même cercle à l’envers. La poussière qu’il soulève brouille les silhouettes des passagers. Veux qui sont restés dans le car, où vont-ils ? »
L’association Sorru in Musica propose aux spectateurs, à l’issue du spectacle, de prolonger les échanges en partageant ensemble un moment de convivialité.